Avant d’être contredite par le contrat de mariage des deux fondateurs Pierre Revol et Madeleine Carrier, la légende racontait que c’était Joseph Marie, leur fils, qui était à l’origine de la manufacture. Le fortuné jeune homme aurait eu un éclair de génie un jour d’orage de 1789 en observant l’épaisse boue blanche qui s’écoulait avec la pluie le long des chemins de son pays : la fortuite découverte du kaolin, base de la céramique, devait ainsi sceller le sort de la faïencerie.
Si romancée soit-elle, l’histoire a le mérite de donner le rôle-titre au sol drômois et à sa richesse intrinsèque, base des premières porcelaines de la manufacture et matière première d’un savoir-faire parfait par 250 années de façonnage.
Enracinée depuis plus de deux siècles sur cette terre escarpée et verdoyante où la nature s’épanouit à flancs de coteaux, Revol reste plus que jamais fidèle à celle qui a nourrit son prestige. Si l’industrie, dont la production ne cesse de s’affiner en termes de qualité comme de technicité, doit désormais puiser les matériaux de la plus noble qualité au-delà des frontières, elle reste profondément ancrée dans le paysage de sa Drôme natale.
Ses bâtiments et équipements ont certes été modernisés au gré des révolutions industrielles et autres innovations techniques, néanmoins Revol demeure l’un des rares céramistes encore établi dans la région. Pourvoyeuse d’emplois, créatrice de vocations et dépositaire d’un savoir-faire affiné par des générations d’ouvriers, la manufacture est unie à sa terre par des liens aussi indéfectibles que ceux du mariage de Madeleine et Pierre…